C’est avec horreur que les survivants de l’Holocauste au sein du Comité international d’Auschwitz suivent l’érosion croissante de la liberté de la presse et les attaques contre les journalistes, notamment dans des pays qui font valoir leur propre appartenance au monde démocratique.

C’est avec une colère certaine qu’ils constatent actuellement que les autocrates rivalisent, au-delà des mers du globe, pour exprimer le mépris que leur inspire la presse libre et tournent en dérision la culture du débat dans les sociétés libres. Au dialogue politique se substituent le cynisme et la surestimation de soi, un mélange dangereux. Le cas du journaliste germano-turc, Deniz Yücel, constitue dans ce contexte un triste point d’orgue.

À ce propos, le vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, Christoph Heubner, a souligné à Berlin ce qui suit :

« La boîte de Pandore est ouverte. La persécution de journalistes marque le début de la mort de la liberté de la presse et de la démocratie. Ceux qui regardent avec méfiance l’indépendance et la liberté des journalistes, regardent également avec suspicion le monde de la démocratie. Leurs signaux autocratiques et leurs slogans cyniques sont adoptés par ceux qui ont peur des étrangers et des membres de minorités et se sentent menacés par ces derniers. La xénophobie, l’antisémitisme et la profanation de tombes juives, tout cela est la conséquence et l’origine d’une façon de penser qui, en fin de compte, supprimera la démocratie.

Il est temps que la société mondiale s’oppose collectivement à cette évolution. Le Comité international d’Auschwitz – mandaté par des survivants de l’Holocauste qui ont vécu une expérience et une souffrance semblables – participera à une manifestation silencieuse, cet après-midi, devant l’ambassade de Turquie, en faveur de Deniz Yücel et exigera sa libération immédiate. »