Dans la ville polonaise d’Oswiecim, devant les portails de l’ancien camp allemand de concentration et d’extermination, la 15e assemblée générale du Comité international d’Auschwitz a commencé. Les survivants du camp, accompagnés de leurs parents et de délégués de fondations d’Auschwitz, sont venus de seize pays pour participer à cette assemblée. Dans leur discours respectif de bienvenue, les présidents de la Pologne, de l’Allemagne et de l’Autriche ainsi que le secrétaire général des Nations unies ont remercié les survivants pour leur engagement permanent, en tant que témoins, dans le cadre d’entretiens avec des jeunes.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guteres, a écrit dans son discours de bienvenue ce qui suit :
« Du fait de votre travail, vous donnez du courage à tous ceux qui, aujourd’hui, sont opprimés. En outre, vos voix contribuent sans cesse à démasquer l’antisémitisme et d’autres formes de discrimination. Vous avez de l’estime pour ceux qui aujourd’hui sont vulnérables, vous défendez les institutions démocratiques et vous appelez le monde à rester vigilant face au génocide et à d’autres crimes. »

Dans son discours devant les délégués, le président du Comité, le survivant juif d’Auschwitz, Roman Kent, venu de New York, a souligné ce qui suit :
« Nous, en tant que survivants d’Auschwitz, nous sommes toujours considérés comme des séismographes de la démocratie, enregistrant très tôt et très exactement quand et où nos démocraties sont menacées et quand et où la haine et l’antisémitisme s’expriment de nouveau dans la rue. »

Dans son rapport devant environ 120 délégués et invités, le vice-président exécutif du Comité, Christoph Heubner, a fait une mise en garde :
« La haine est de retour. Auschwitz n’a pas commencé à Auschwitz mais Auschwitz a commencé avec la haine dans les rues. Avec la haine contre les Juifs, le mépris agressif et la destruction de la démocratie. Les images qui nous parviennent aujourd’hui, jour après jour, et pas uniquement de Charlottesville, nous le montrent clairement. Aujourd’hui, les survivants se demandent avec une grande inquiétude s’il existe suffisamment de vigilance et d’indignation face aux attaques faites à la démocratie ou si l’indifférence face à la haine l’emporte à nouveau. C’est pourquoi, pour les survivants, les entretiens réalisés avec les jeunes du monde entier conservent une importance cruciale. »