Le présidium du Comité international d’Auschwitz a siégé du 13 au 15 septembre à Budapest. Lors de l’ouverture de la session à laquelle des survivants d’Auschwitz et des représentants de Hongrie, des États-Unis, d’Israël, de Pologne, de la République tchèque, de Belgique, d’Autriche et d’Allemagne ont participé, les représentants du CIA ont rencontré le président de la Communauté des organisations juives en Hongrie, le Docteur Andras Heisler.
Dans le cadre de la réunion du présidium, le président Roman Kent (New York) a rappelé que le plus grand groupe de personnes juives assassinées à Auschwitz était composé de Juifs originaires de Hongrie. Dans ce contexte, Marian Turski (Varsovie) a souligné que, désormais, le gouvernement hongrois ne participait plus qu‘avec un montant honteusement faible aux coûts de préservation du Mémorial d’Auschwitz-Birkenau. Dans cette affaire, le Comité international d’Auschwitz s’adressera par écrit au gouvernement hongrois pour lui demander de remédier à cette situation.
D’autre part, les récits et les prises de position des survivants de l’Holocauste n’ont cessé de mettre en évidence à quel point l’Europe et l’idée de l’Europe étaient, notamment aussi à l’époque de la guerre froide, un projet de l’espoir et un projet de l’avenir. Voilà pourquoi, l’état interne actuel de l’Union européenne est alarmant pour les survivants d’Auschwitz.
Ces derniers suivent l’évolution du populisme de droite et de l‘extrémisme de droite en Europe avec une profonde tristesse et une inquiétude croissante. Le fait que dans de nombreux endroits la misère des réfugiés et la peur face aux réfugiés soient instrumentalisées par des démagogues de droite afin de créer une atmosphère sociale de haine et de persécution des minorités, rappelle aux survivants d’Auschwitz leurs propres expériences douloureuses et leur est tout à fait insupportable.
À Budapest, le vice-président exécutif du CIA, Christoph Heubner, a souligné ce qui suit :
« Voilà pourquoi les survivants d’Auschwitz saluent énergiquement l’intérêt accru du parlement de l’UE, clairement lisible dans le vote d’hier, pour imposer également les valeurs de l’UE et propager le respect et la dignité humaine comme catégories majeures de la coexistence européenne, tout comme les survivants de l’Holocauste l’avaient exigé dans le cadre de leur déclaration de Milan du 1er juillet 2018. Les survivants d’Auschwitz espèrent que les stratèges de la haine et des paroles de haine avec lesquelles ils martèlent la tête des citoyens dans toute l’Europe seront combattus massivement aux niveaux politique et juridique avant qu’il ne soit trop tard. »
