Les nouvelles parues notamment en 1946, en Pologne, « Chez nous, à Auschwitz » et « Mesdames, messieurs, au gaz, s’il vous plaît » perturbent et touchent les individus jusqu’à ce jour, dans le monde entier.

Tadeusz Borowski naquit il y a 100 ans, le 12 novembre 1922, comme membre de la minorité polonaise, dans la ville ukrainienne de Schytomyr. Par la suite, il vécut avec sa famille à Varsovie et passa son baccalauréat en 1940 dans un lycée clandestin, dans la ville occupée par les Allemands. En 1943, il fut arrêté et déporté à Auschwitz-Birkenau. Il fut libéré par des soldats américains le 1^er mai 1945, à Dachau. En 1946, il quitta le camp des « displaced persons » pour retourner en Pologne. Là, il devint l’un des premiers écrivains à rapporter littérairement les expériences vécues à Auschwitz et à en faire des nouvelles qui firent le tour du monde. Les nouvelles parues notamment en 1946, en Pologne, « Chez nous, à Auschwitz » et « Mesdames, messieurs, au gaz, s’il vous plaît » perturbent et touchent les individus jusqu’à ce jour, dans le monde entier. Imre Kertesz, dans son discours de récipiendaire du prix Nobel, fit référence à ces « nouvelles limpides, d’une cruauté masochiste » de Borowski qui, pour lui, faisaient partie des sources fondamentalement authentiques de son propre travail littéraire. Tadeusz Borowski mourut jeune : le 3 juillet 1951, il se suicida à Varsovie. Il avait 28 ans. Au sujet de l’œuvre de Tadeusz Borowski, le vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, Christoph Heubner, a souligné à Berlin ce qui suit :

« Tadeusz Borowski a décrit le monde effroyable et extrêmement inhumain d’Auschwitz tel qu’il était et tel qu’il l’a vécu. Chacune de ses phrases a pour support la douleur et le désespoir qui ne l’ont jamais quitté à Auschwitz et après Auschwitz. Même si pour lui une vie après Auschwitz n’était pas possible, sa voix reste néanmoins audible jusqu’à ce jour et nous rappelle ce qui est arrivé et ce qui peut arriver. »