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Communiqué de presse du Comité international d'Auschwitz

27.09.2020

Attentat de Halle et Yom Kippour : « Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté »

 
 
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Au sujet de l’anniversaire imminent de l’attentat de Halle et à propos du jour férié juif de demain, le Yom Kippour, le vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, Christoph Heubner, a souligné, lors d’un séjour au Mémorial d’Auschwitz, ce qui suit :

« En ces jours, c’est avec une profonde douleur que les pensées des survivants d’Auschwitz dans le monde entier se tournent vers le passé et le présent : les survivants se souviennent du Yom Kippour de 1944, du 27 septembre, alors que les prisonniers juifs à Auschwitz et Birkenau étaient tourmentés par la question de savoir s’ils devaient, en ce jour de grande fête juive, respecter le commandement du jeûne. N’étaient-ils pas contraints de jeûner chaque jour ! Plus qu’aucune autre souffrance, l’horrible faim criminelle à laquelle les SS les soumettaient dominait leur vie à Auschwitz. Et pourtant, la plupart d’entre eux décidèrent, ce jour-là, de renoncer à la nourriture sordide du camp afin de témoigner de leur vie en tant que Juifs et, enfermés dans leur enfer, de louer Dieu. Même lorsque les SS tentèrent perfidement ce jour-là de corrompre les prisonniers en leur présentant une meilleure nourriture, de nombreux prisonniers – malgré les menaces de punition – refusèrent de toucher à la nourriture.

L’un de ceux qui, pour protester contre Dieu, ne jeûna pas était le jeune prisonnier juif et plus tard prix Nobel de la Paix, Elie Wiesel. Dans un entretien, en 1986, il m’expliqua comment lui, en tant que Juif profondément croyant, au milieu de cet enfer et au vu des chambres à gaz, adressa son cri à Dieu et, précisément ce jour-là, fut déchiré par le silence de Dieu. Comme de nombreux autres survivants, Elie Wiesel, après avoir survécu, s’attendait à ce que le monde condamne une fois pour toutes la haine antisémite : le monde accompagnerait avec douceur et tendresse les personnes stigmatisées par Auschwitz et les aiderait à surmonter leur solitude et à construire une vie nouvelle au sein de la communauté humaine.

Jusqu’à ce jour, l’une des plus grandes désillusions des survivants d’Auschwitz fut et reste le fait que souvent – comme à Halle – seule une vieille porte en bois résiste à la haine antisémite et la frénésie meurtrière dont ils ont fait l’expérience et auxquelles les personnes juives restent encore exposées aujourd’hui. Voilà pourquoi, en ces jours, les survivants de l’Holocauste s’élèvent contre l’indifférence avec les paroles de leur ami, Elie Wiesel, et en appellent à la solidarité de leurs semblables : ‘Il faut prendre parti. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté‘. »

 
 
 

Pour toute question, veuillez vous adresser à :


Christoph Heubner

vice-président du
Comité international d'Auschwitz
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