Au sujet de l’issue du procès-Stutthof, à Hambourg, le vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, Christoph Heubner, a souligné à Berlin ce qui suit :

« Une fois de plus, un tel procès suscite stupeur et indignation chez les survivants qui ont vu ces jeunes hommes, autrefois, sur leurs miradors. Au cours des longues décennies de sa vie d’adulte, Bruno D., lui non plus, n’a jamais reconnu ce qu’il avait vu et fait au camp de Stutthof et à quel système meurtrier il avait participé. Dans sa vie d’après-guerre, il a toujours gardé ses distances vis-à-vis de la souffrance et de la misère des personnes qu’il avait autrefois, du haut de son mirador, suivies des yeux et du bout de son fusil. De même, à la fin du procès, son apitoiement sur lui-même devant le tribunal et son excuse fondée sur les circonstances d’alors le confirment. Pour les survivants des camps de concentration allemands, cela reste l’effroyable constat de ces procès intentés beaucoup trop tard. »