Après les dernières recherches effectuées par l’historien berlinois Götz Aly (cf. le quotidien « Berliner Zeitung » du 6 juin 2021), les survivants d’Auschwitz sont indignés par le manque de volonté de la direction de l’Université libre (« Freie Universität, FU ») à Berlin de clarifier les choses et par le traitement insensible des restes humains découverts depuis 2014 sur le terrain de la FU, dans la zone de la rue Garystrasse 39.
À ce sujet, le vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, Christoph Heubner, a déclaré, lors d’un séjour au Mémorial d’Auschwitz, ce qui suit :
« Pour les survivants d’Auschwitz, il est tout à fait évident que sur le terrain de « l’Université libre » à Berlin se trouve un lieu du crime de l’Holocauste. Toutes les traces existantes des restes humains trouvés dans ce domaine de l’Université libre renvoient à Auschwitz et à l’un des chapitres les plus inhumains de l’histoire de la science allemande : la coopération criminelle entre le médecin d’Auschwitz, Josef Mengele, et le professeur de médecine, spécialiste dans la recherche sur les jumeaux et chercheur eugéniste, Otmar von Verschuer, actif au sein de l’institut « Kaiser Wilhelm Institut » de Berlin qui se trouve aujourd’hui sur le terrain de l’Université libre.
À Auschwitz, Mengele examinait avant tout des hommes, femmes et enfants juifs, puis les tuait et faisait parvenir à l’institut Kaiser Wilhelm, à des « fins de recherche », en accord avec Verschuer, les préparations humaines prélevées. Il est donc évident que d’autres restes corporels de personnes juives se trouvent sur ledit terrain, personnes qui selon toute probabilité ont été victimes à Auschwitz d’un crime non prescrit jusqu’à ce jour. Pour les survivants d’Auschwitz, il est intolérable que des parties du corps de leurs proches soient encore enfouies à Berlin ou éliminées de manière innommable et inhumaine.
Voilà pourquoi les survivants d’Auschwitz posent la question urgente de savoir pourquoi d’autres fouilles n’ont pas été ordonnées et pourquoi le ministère public de Berlin ainsi que les responsables politiques n’ont pas agi jusqu’à présent et ne se sont pas assurés de la coopération des services de l’Université libre ? Il est grand temps que la direction de l’université s’attaque à cette ombre qui pèse lourdement sur sa renommée et mette fin à ses tentatives de refoulement et de dissimulation.
En ces temps de nouvelle haine à caractère antisémite, une telle attitude de blocage, venant précisément du milieu universitaire, apparaît aux yeux des survivants de l’Holocauste tout simplement comme indigne. »