C’est avec une inquiétude croissante que les survivants de l’Holocauste observent l’attitude de plus en plus agressive et encline à la violence des négationnistes du coronavirus, lors des manifestations à Leipzig et dans d’autres villes du pays. Une part croissante des manifestants se laisse guider de plus en plus clairement par des mensonges conspirationnistes, antisémites dans leur substance et attisant la haine envers les Juifs et la société démocratique.

L’étude sur l’autoritarisme, réalisée par l’université de Leipzig et publiée récemment, nous révèle que cette croyance dans les mensonges conspirationnistes s’étend, entre temps, jusqu’au cœur de la société. À cela s’ajoute la stratégie perfide du parti d’extrême droite AfD (Alternative pour l’Allemagne) qui consiste à se proclamer classe dirigeante des manifestants et à encourager les participants aux manifestations à dénigrer et attaquer les institutions démocratiques. Le 18 novembre, nous avons assisté, pour la première fois, au sein du parlement allemand, à une nouvelle forme de cette transgression avec agressions verbales et corporelles.


À ce propos, le vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, Christoph Heubner, a souligné à Berlin ce qui suit :


« Les survivants de l’Holocauste voient dans ce mépris et cette propension à l’agression envers la démocratie et ses institutions et représentants des signaux d’alarme qui leur rappellent les évènements de leur propre jeunesse. Précisément maintenant, ils espèrent que la majorité démocratique dans cette société fera entendre haut et fort que c’est elle la majorité. Avec des moyens créatifs – sifflets, couvercles de casseroles et instruments de musique – les riverains le long du parcours des manifestations devraient accompagner les manifestants et, depuis leurs balcons ou fenêtres, exprimer clairement ceci : Vous n’êtes pas la majorité ! Nous luttons pour la démocratie et contre la haine ! »