Zilli Schmidt née en 1924, en Thuringe, sous le nom de Cäsilie Reichmann, survécut au camp de concentration de Lety en Bohême et au dénommé camp pour familles tziganes à Auschwitz-Birkenau. Sa fille, ses parents et ses frères et sœurs ainsi que ses proches furent gazés là-bas, en 1944. Le jour-même, Zilli fut déportée à Ravensbrück et astreinte au travail forcé. Ensemble avec sa cousine, elle s’enfuit du camp de concentration, se débrouilla pour rejoindre son oncle à Berlin et se procura des faux-papiers grâce auxquels elle put circuler librement jusqu’à la fin de la guerre. Elle vécut à Mannheim. Jusqu’à ce jour, Zilli Schmidt ne s’est que rarement exprimée publiquement sur sa vie. Photo : IMAGO / Mike Schmidt
Avec le décès de Zilli Schmidt, aujourd’hui, à l’âge de 98 ans, l’un des derniers témoins contemporains du génocide des Sintés et des Roms nous a quittés. Au sujet de sa mort, le vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz, Christoph Heubner, a souligné à Berlin ce qui suit :
« C’est avec nostalgie et gratitude que les survivants d’Auschwitz dans le monde entier font leurs adieux à leur amie et compagne d’infortune, Zilli Schmidt, qui fut l’un des grands témoins touchants du génocide des Sintés et des Roms : en 1943, Zilli Schmidt fut déportée à Auschwitz où sa fille et la plus grande partie de sa famille furent assassinées dans les chambres à gaz de Birkenau. Après sa libération des mains des assassins, elle vécut la discrimination et l’exclusion également dans l‘Allemagne d’après-guerre. Son combat pour obtenir une indemnisation pour le crime commis envers elle et sa famille dura de longues années. Malgré toutes ces expériences amères et douloureuses, Zilli Schmidt était une croyante. Elle était confiante que ses semblables seraient prêts à tirer des leçons de l’histoire et à s’engager contre le racisme et la haine. Sans Zilli Schmidt, le monde est devenu un peu plus sombre : elle nous manquera précisément en ces temps-ci. »